samedi, avril 20, 2024
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AFEX Appelle les Autorités congolaises à Enquêter sur l’Assassinat d’un Journaliste et de poursuivre des Auteurs les Crimes

Le Réseau Africain de la Liberté d’Expression (AFEX) condamne le meurtre brutal du journaliste congolais Papy Mahamba Mumbere, tué le 2 novembre 2019 par des hommes armés non identifiés à son domicile en République Démocratique du Congo ( RDC).

Selon Journaliste en Danger (JED), un membre de AFEX en RDC, les assaillants armés de machettes et de couteaux ont fait une descente dans la maison du journaliste peu après qu’il ait fini d’animer un programme de sensibilisation relatif à la maladie au virus Ebola à la radio. Les assaillants l’ont poignardé à l’aide des couteaux à la poitrine et au ventre jusqu’à ce qu’il succombe. Sa femme a également été gravement blessée à la machette alors qu’elle tentait de venir en aide à son mari. Les assaillants ont ensuite traîné le corps sans vie du journaliste autour de la maison avant de mettre le feu sur celle-ci.

Le directeur de la station de radio communautaire de Lwenba, où travaillait Mumbere, a déclaré que le journaliste s’était engagé dans une campagne de sensibilisation à l’épidémie d’Ebola qui avait déjà tué de nombreuses personnes. Ses interventions sur le sujet par le biais des médias n’ont pas été bien accueillies par une partie de la population locale et par des groupes armés qui sont devenus de plus en plus hostiles aux opérations visant à contenir l’épidémie.

Depuis un an, des attaques contre des centres de santé et des personnes luttant contre la propagation du virus Ebola ont été signalées dans le pays. Les attaques émanent d’une partie de la population locale qui croit que le virus est un canular.

En exprimant ses condoléances de la part du réseau AFEX à la famille et aux collègues du journaliste, Felicia Anthonio, coordinatrice de l’AFEX, a déclaré : «Il est tragiquement ironique que Papy Mahamba Mumbere ait été assassiné le 2 novembre, jour fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies entant que Journée internationale contre l’impunité pour les crimes commis contre les journalistes. Ce meurtre ne doit pas être balayé sous le tapis. La manière cruelle dont le journaliste a été assassiné constitue un affront aux efforts déployés par les parties prenantes à travers le continent et au-delà pour assurer la sécurité des journalistes et mettre fin à l’impunité pour les crimes commis à l’encontre des journalistes. « 

Elle a appelé le gouvernement congolais à faire de sérieux efforts pour protéger les journalistes dans le pays et veiller à ce que ceux qui cherchent à nuire aux journalistes, qu’ils soient membres du gouvernement ou non, soient traduits en justice.

«Le gouvernement de la RDC doit établir la responsabilité du meurtre des journalistes en général et ce dernier incident ne doit pas être traité comme n’importe quel autre cas sur lequel aucune attention n’a été portée. Nous demandons que justice soit rendue à Mumbere », a déclaré la coordinatrice de AFEX.

AFEX a dénoncé les attaques répétées contre les médias dans le pays, affirmant que les actes de barbarie contre les médias en RDC et dans d’autres parties du continent en général n’étaient plus tolérables.

« Nous exhortons la police et les autres agences responsables de l’application de la loi et de la sécurité en RDC à s’engager publiquement à enquêter de manière exhaustive, diligente et transparente sur le meurtre du journaliste et à traduire les coupables en justice », a déclaré la coordinatrice de l’AFEX.

Elle a également demandé au Commissaire Lawrence Mute, Rapporteur spécial de l’Union Africaine (UA) sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique et au Professeur David Kaye, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la liberté d’opinion et d’expression, à faire pression sur le gouvernement congolais pour qu’il mène des enquêtes et engage des poursuites contre les auteurs de l’attaque.

Mme Anthonio a appelé les organisations de médias et les groupes de défense des droits de l’homme du continent à demander justice pour le meurtre du journaliste, affirmant que son seul crime semblait être le fait qu’il s’acquittait avec dignité de ses responsabilités professionnelles de journaliste afin d’éclairer le public et d’informer les citoyens de son pays au sujet d’une question préoccupant gravement le public.

L’assassinat de Mumbere porte à 15 le nombre de professionnels des médias congolais au cours des deux dernières décennies.

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