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AFEX condamne l’emprisonnement du journaliste somalien en Ethiopie comme un “parodie de justice”

L’AFEX, un réseau continental des organisations de la libre expression en Afrique, condamne dans les termes les plus forts la peine de 27 ans imposée au journaliste vétéran somalien, Mohamed Aweys Mudey, âgé de 48 ans, à Addis-Abeba, en Ethiopie.
Les procureurs éthiopiens ont accusé Mudey d’avoir des informations sur les opérations d’Al-Shabaab en Éthiopie et l’ont accusé de participer à des activités terroristes. Mudey, qui a été persécuté sous la loi anti-terroriste de l’Éthiopie, a été arrêté à Addis Abeba en Novembre 2013. En Février de cette année, lorsque la période de 4 mois prévue par la loi anti-terreur pour enquêter sur un suspect a écoulé, il a été reconnu coupable de la charge et compte tenu de cette peine sévère.
Au moins trois personnes détenues avec Mudey au Sectuer pour les Enquêtes des Crimes en Ethiopie ont été témoins à la torturé de Mudey qui par la suite a eu des difficultés pour marcher. On lui a demandé à plusieurs reprises de fournir des informations qu’il n’avait pas. Il n’avait pas un avocat ou un membre de la famille avec lui lors de son procès et a ensuite été déplacé vers un lieu secret dédié pour les personnes accusées de «terrorisme» pour y purger sa peine d’emprisonnement.
L’AFEX appelle la peine sévère contre Mohamed Aweys Mudey une parodie de justice, et note avec inquiétude comment l’environnement des médias éthiopiens a récemment été caractérisé par des arrestations et poursuites de journalistes. La condamnation de Mudey est clairement une parodie de justice et des preuves du déménagement de l’Ethiopie vers mépris des droits humains fondamentaux.
La loi anti-terrorisme de l’Ethiopie, en vertu de laquelle un certain nombre de journalistes ont été poursuivis au cours des dernières années, est trop large et ambiguë; et prive les suspects du droit d’être supposé innocent. La loi porte atteinte à des garanties internationales de la liberté d’expression en particulier à travers sa définition large du «terrorisme».
L’AFEX rappelle au gouvernement éthiopien de son obligation en vertu de la section Mise en Application de la Déclaration de Vienne sur le terrorisme, les médias et la loi qui précise que l’application de ces lois anti-terrorisme ne doit jamais être arbitraire ou effectué de mauvaise foi et doit toujours faire l’objet d’indépendant du contrôle judiciaire.
L’AFEX demande donc la libération immédiate et inconditionnelle de Mohamed Aweys Mudey, et demande également l’annulation de la loi anti-terrorisme de l’Ethiopie, qui viole les lois africaines et internationales. Détenir des journalistes comme s’ils étaient des terroristes est la marque des régimes autoritaires et mérite d’être condamné par tous.
Compte tenu du fait que les journalistes éthiopiens sont toujours détenus en Éthiopie et ont été persécutés sous la loi anti-terreur, l’AFEX réitère son appel pour la libération immédiate de tous les journalistes actuellement emprisonnés en Ethiopie.
Ethiopie détient actuellement Reyot Alemu du journal Fitih; Woubeshet Taye des Awramba Times,; Shiferraw Insermu de la Télévision ethiopienne (ETV); Saleh Idris Gama et Tesfalidet Kidane Tesfazghi de la télévision érythréenne; et Eskinder Nega, un journaliste indépendant.
Contexte

Mohamed Aweys Mudey a fui vers l’Ethiopie pour des raisons de sécurité après avoir été blessé dans un attentat suicide d’Al-Shabaab au Shamo Hôtel à Mogadishu le 3 Décembre 2009. Le bombardement a tué au moins 25 personnes, dont trois journalistes. Mudey était parmi quelque 100 Somaliens arrêtés en Novembre 2013 sous le soupçon d’une attaque terroriste à Addis-Abeba.
Mudey avait travaillé avec plusieurs médias, en fournissant des reportages sur les événements et les enjeux relatifs à la Somalie. Mudey avait également déjà travaillé pour de nombreuses organes de presse à Mogadishu, à savoir la Radio Shabelle, la Radio Somaliweyn et la Radio Banadir.

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