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Le Gouvernement Guinéen doit Protéger les Droits à la Liberté d’Expression Garantis par la Constitution du Pays

La liberté de la presse et la liberté d’expression ont été gravement attaquées en Guinée à travers des brutalités sur les journalistes et les manifestants antigouvernementaux par les forces de l’ordre et les représentants de l’État, selon un rapport conjoint du Réseau Africain de la Liberté d’Expression (AFEX) et l’Association Guinéenne des éditeurs de la Presse Indépendante (AGEPI).

Le Rapport Sur La Securité des Journalistes et la Liberté d’expression en Guinée Janv. 2017 – Juillet 2019 sur l’état de sécurité des journalistes et la question de l’impunité pour les crimes contre les journalistes en Guinée met en lumière des agressions physiques, des arrestations et des détentions arbitraires, des sanctions judiciaires et même des meurtres pour réduire au silence les journalistes et les dissidents en Guinée. Malheureusement, ces violations odieuses sont perpétrées en toute impunité, ce qui entraîne une augmentation des attaques contre les journalistes.

Les droits à la liberté d’expression et d’accès à l’information sont garantis par l’article deux de la Constitution guinéenne du 7 mai 2010, ainsi que d’autres instruments internationaux ratifiés par la République de Guinée, comme l’affirme le préambule de la Constitution de la Guinée. Néanmoins, ces droits sont constamment violés par des représentants de l’État, y compris des représentants du gouvernement, des agents de sécurité et des magistrats des tribunaux judiciaires.

Outre le fait que les violations susmentionnées visent directement les journalistes et les dissidents, le gouvernement a également eu recours à des mesures telles que l’interdiction des manifestations par les acteurs de l’opposition et de la société civile qui sont déçus des politiques ou décisions prises par le gouvernement. Les droits civils en Guinée ont été attaqués ces dernières années. Rappelons que le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation avait adopté le 23 juillet 2018 un décret interdisant les manifestations dans le pays. L’intolérance du gouvernement à l’égard des droits de réunion est caractérisée par le massacre par les agents de sécurité de plus de 150 manifestants et le viol d’une centaine de femmes lors d’une manifestation pacifique le 28 septembre 2009.

Pour aggraver la situation, le Parlement guinéen a adopté le 6 juillet 2019 une loi autorisant les gendarmes déployés pour le maintien de l’ordre public à tirer à vue sans crainte de poursuites. Cette loi a de graves implications sur la jouissance des droits à la liberté de réunion étant donné le bilan du pays en matière de répression violente des manifestations.

Le Réseau Africain de la Liberté d’Expression (AFEX) est profondement préoccupée par cette attaque flagrante contre les droits des journalistes, des manifestants et d’autres dissidents dans le pays par les autorités guinéennes. Le gouvernement guinéen a la responsabilité de protéger le peuple guinéen, comme le prévoit sa constitution nationale ainsi que d’autres cadres régionaux et internationaux que le pays a ratifiés ou signés.

Compte tenu des menaces mentionnées ci-dessus pour la liberté d’expression et les droits de réunion en Guinée, AFEX et ses organisations membres exhortent le gouvernement à prendre des engagements pour changer la détérioration de la situation des droits de l’homme dans le pays. À cette fin, nous souhaitons faire les recommandations suivantes :

Au gouvernement de:

  • Adopter des mesures urgentes pour abolir la loi récemment votée et qui permet aux forces de l’ordre de disperser les manifestants avec des balles réelles
  • Assainir l’environnement détérioré des droits de l’homme afin d’améliorer la liberté d’expression et les droits de réunion.
  • Lever l’interdiction d’un an du droit de manifester à Conakry et dans les provinces environnantes, conformément à l’article 10 de la Constitution du 7 mai 2010
  • Veiller à ce que les auteurs d’attaques contre des journalistes, des leaders d’opinion, des politiciens de l’opposition, entre autres, soient sanctionnés en conséquence

Agences de sécurité:

  • S’abstenir d’attaquer arbitrairement les journalistes et de recourir à une force excessive pour disperser des manifestants pacifiques
  • Enquêter sur les attaques contre les journalistes et les dissidents à une conclusion logique

Parlement:

  • S’abstenir d’apporter toute modification de la loi organique L002/22/06/2010 qui est contraire à l’exercice de la liberté d’expression et de la liberté de la presse en République de Guinée;

Cour constitutionnelle:

  • S’abstenir d’utiliser des sanctions ou des contrôles judiciaires pour faire taire les journalistes et les leaders d’opinion qui critiquent le gouvernement.
  • Demander au gouvernement de lever l’interdiction des manifestations dans le pays
  • Exhorter le gouvernement à retirer la législation récemment adoptée qui permet aux gendarmes de tirer sur les manifestants à vue lors du contrôle de la foule et du maintien de l’ordre public

Acteurs de la société civile:

  • Continuer à plaider en faveur de la promotion et de la défense de la liberté de la presse et de la liberté d’expression en Guinée
  • Sensibiliser le public sur les dispositions de la Constitution guinéenne et sur d’autres cadres qui obligent le gouvernement à promouvoir et à protéger la liberté de la presse et d’expression
  • Accroître les formations de renforcement des capacités pour les journalistes, les dirigeants syndicaux et les acteurs de la société civile sur les mécanismes de protection de la sécurité des journalistes et des militants des droits de l’homme
  • Il est nécessaire d’accroître la collaboration entre les parties prenantes en Guinée et au-delà afin d’éliminer cette menace permanente à la liberté d’expression et à la liberté de la presse.

Propriétaires des médias et journalistes:

  • Utilisez vos plateformes pour sensibiliser les journalistes et autres professionnels des médias au rôle important que jouent les journalistes et les autres professionnels des médias dans la promotion de la démocratie en Guinée
  • Travailler en solidarité avec d’autres médias pour mettre en évidence les menaces et les attaques qui affectent la pratique du journalisme dans le pays et comment relever ces défis
  • Former les journalistes et les autres médias à la profession et à l’éthique en tout temps
  • Organiser des tables rondes sur les relations entre les magistrats, les médias et les services de sécurité.

Veuillez cliquer ici pour accede une copie du Rapport Sur La Securité des Journalistes et la Liberté d’expression en Guinée Janv. 2017 – Juillet 2019

AFEX est un réseau continental des organisations éminentes qui travaillent de promouvoir et défendre la liberté d’expression et des droits des médias en Afrique. 

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