vendredi, avril 26, 2024
AccueilAccès à l'informationBurundi: AFEX se félicite de la levée de l'interdiction de la BBC

Burundi: AFEX se félicite de la levée de l’interdiction de la BBC

Le Réseau africain de la liberté d’expression (AFEX) se félicite de la décision de l’organe de régulation des médias au Burundi, le Conseil national de la communication (CNC), sur la levée de l’interdiction des services de la British Broadcasting Corporation (BBC) dans le pays et demande au gouvernement de lever également la sanction imposée à Voice of America (VOA).

Après presque trois ans de suspension de la BBC au Burundi, le CNC a annoncé le 30 mars 2022 qu’il avait trouvé un accord avec le média pour lever l’interdiction.

« Nous avons décidé d’autoriser la réouverture de BBC Radio à partir d’aujourd’hui. Le CNC avait suspendu BBC Radio pour faute professionnelle, puis sur recommandation du président de la République Évariste Ndayishimiye ; le CNC devrait s’asseoir avec l’organe de presse sanctionné pour régler les problèmes une fois pour toutes », a déclaré Vestine Mbundagu, présidente du CNC.

La BBC et VOA ont été suspendues de leurs émissions dans le pays en mai 2019, à la suite de publications critiques sur des incidents présumés de violations des droits de l’homme sous le régime du défunt président Pierre Nkurunziza. Les autorités ont accusé les deux organes de presse internationaux de publication de fausses informations.

Si l’investiture du président sortant a été accueillie avec une lueur d’espoir pour la liberté de la presse, peu de choses ont changé dans le paysage médiatique, le pays étant toujours classé comme non libre par Freedom House. Plusieurs journalistes se sont imposés l’autocensure sur des sujets critiques, par peur pour leur vie et par crainte de représailles.

Les 19 et 31 août 2021, le président Evariste Ndayishimiye, lors d’une allocution publique, a agressé verbalement Esdras Ndikumana, journaliste et correspondant de la station de radio publique internationale française, RFI, pour un reportage critique sur le COVID-19. Il a également agressé verbalement un autre journaliste, Antoine Kaburahe, promoteur du média privé Iwacu.

Le Burundi a un passé notoire en ce qui concerne la répression de la liberté de la presse, avec plusieurs journalistes exilés après la tentative de coup d’État déjouée de 2015.

Les autorités n’ont toujours pas présenté de rapport d’enquête approfondie sur la disparition depuis juillet 2016 du journaliste Jean Bigirmana.

AFEX tout en se félicitant de la levée de l’interdiction imposée à BBC, est toutefois d’avis que les autorités burundaises doivent faire preuve davantage d’engagement en faisant respecter la liberté de la presse et la liberté d’expression.

Recent articles