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Le Blocage de l’Internet Continue au Nord-ouest et au Sud-ouest du Cameroun

Le 24 février 2017 dernier, il faisait est exactement 39 jours depuis que le gouvernement camerounais a coupé l’accès à l’Internet dans les deux régions Anglophones de ce pays, cause de l’organisation  des manifestations.

En effet, le 17 janvier  2017, le fournisseur national du service télécommunication et internet, CAMTEL, a fermé le service d’internet au Nord-ouest et Sud-ouest du Cameroun sur injonction du gouvernement, et le même jour, le gouvernement a interdit les activités d’un groupe de la société civile qui a été créé par les leaders de deux régions afin de faire parvenir aux autorités les desideratas et les intérêts du peuple .

La police a également arrêtés les leaders principaux du groupe, Dr. Nkongho Felix Agbor-Balla et Dr. Fontem A. Neba.

Le gouvernement camerounais n’a pas tenu compte de plusieurs appels de groupes locaux et internationaux de défense des droits de l’homme, y compris le Réseau des organisations africain de la Promotion de la liberté d’expressions(AFEX) pour débloquer l’internet et libérer les personnes arrêtées. En rappel, le 10 février, le Rapporteur spécial sur la liberté d’expression des Nations Unies, David Kaye, a appelé le gouvernement du Cameroun à rétablir les services Internet dans les deux régions touchées. »Je suis particulièrement préoccupé par l’amoindrissement  de l’espace pour la liberté d’expression à un moment où sa promotion et sa protection devraient être d’une importance capitale » a-t-il dit. Kaye a en outre indiqué que «un arrêt du réseau de cette envergure viole le droit international, non seulement supprime le débat public, mais prive également les Camerounais de l’accès aux services essentiels et aux ressources de base».

Trente-neuf jours après la date de fermeture, l’Internet est toujours déconnecté et les deux dirigeants arrêtés restent en détention.

Le Dr Agbor-Balla et le Dr Fontem ont été inculpés par le tribunal militaire de Yaoundé pour des actes présumés de terrorisme, incitation à la guerre civile, incitation à la sécession et diffusion des fausses informations.

Ils ont plaidé non coupable face à ces accusations et l’affaire a été ajournée au 23 mars 2017. Les deux pourraient être passibles d’une peine de mort s’ils étaient reconnus coupables en vertu de la loi antiterroriste du Cameroun.

Depuis novembre 2016, il y a eu des manifestations et des troubles continus dans les deux régions anglophones du Cameroun à la suite de la décision du gouvernement d’imposer l’utilisation de la langue française dans les écoles et les tribunaux situés dans les régions.

En plus des incidents du blocage de l’Internet et d’arrestations arbitraires signalés dans le Cameroun anglophone, la police a tiré le 8 décembre 2016 à balles réelles et jetée des gaz lacrymogènes contre les manifestants, qui ont fait quatre morts, laissant plusieurs autres blessés.

AFEX se joint à nouveau à la Communauté Internationale pour demander au Président Paul Biya du Cameroun d’intervenir de  manière  à assurer le rétablissement de la connexion Internet aux habitants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun.

Nous appelons également le Président à utiliser ses bons offices pour ordonner la libération de tous ceux qui ont été arrêtés car ils n’exercaientnt que leur droit fondamental à la liberté d’expression qui est garanti dans le préambule de la Constitution camerounaise.

Cliquez ici pour accéder à une version complète de l’infographie.

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